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RELIANCES, L'OBJET ARTISTIQUE

Aujourd'hui, Reliances, c'est 4 films courts, 4 autres textes non encore filmés mais proposés à la lecture.
Le choix actuel est de ne pas offrir un accès libre mais de proposer des Projections-Lecture-Temps de partage en présence d'Emy Lévy. Si vous êtes intéressé.e.s par ce projet, n'hésitez pas à nous contacter.​​

RELIANCES, LES FILMS

LA SOURCE

3'11 min

Celle que l'on nomme « sorcière » va être brûlée vive. Elle sait que sa mise à mort est imminente, elle en connait les

raisons, elle a vu de quelle façon les choses allaient se dérouler.

Elle dit la violence de la torture, traverse la terreur, la solitude de la condamnée.

Reliances - La source

LE CORPS-SUPPLICE

Ce premier film est à la fois le nœud et la clé : l'endroit ultime de défaite, mais aussi celui de la liberté, car c’est bien cela qu’on a cherché à tuer à travers la chasse aux sorcières.

Cette partie de l’histoire invisibilisée n’est pourtant pas sans conséquence sur nous: comment s'amender de cette peur constante de finir au bûcher qu'ont dû vivre les femmes de cette époque ? Peu importait qu'elles ait été guérisseuse, sage-femme ou non : le simple fait d'être femme était un danger. Les moyens d'espérer survivre étaient clairs : être discrète, se faire oublier, dénoncer les autres, montrer sa soumission à l'homme.

La thèse défendue dans « Reliances » est de dire que les femmes d'aujourd'hui, descendantes des rescapées d’hier, ont intégré leurs peurs et stratégies.

MUTILATION

7'44 min

Charlie a décidé de partir. Elle confie son anorexie,

comme pour s'en délester avant de s'en aller.

Reliances - Mutilation

LE CORPS-OBJET

L'anorexie est ici pensée comme une mutilation imposée à son propre corps: autrefois supplicié par les mains du bourreau, le corps des femmes est corps-objet. Il est sans arrêt jugé, disséqué par le regard que l'on porte sur lui. Tantôt trop dénudé, tantôt trop couvert, trop gros, trop mince : il est toujours imparfait. On sait depuis des années que le modèle que l'on montre aux petites filles n'est pas viable dans ses proportions, qu'aucun être humain ne pourrait survivre dans un corps de Barbie. On pourrait dire que nous n’avons plus besoin des mains du bourreau pour se maltraiter : on s'affame parfois jusqu'à la mort.

DE L'AUTRE COTÉ

6'14 min

La Sourcière reprend son histoire à zéro. Bien avant sa mise à mort, elle nait fille dans une famille où l’on espérait un fils. Alors on fait «comme si» elle était ce garçon tant désiré, jusqu’au moment où le mensonge ne tient plus.

Reliances - De l'autre côté

LE CORPS-IGNORÉ

Outre la question des privilèges qu’il y a toujours eus à naître homme est évoquée la célèbre question: “quand nait-on femme?”.

La réponse est un constat souvent renouvelé : c’est le regard de l’agresseur qui détermine le sexe, la possibilité d’être agressée en tant que femme. Il ne s’agit pas de dire que tous les hommes sont des agresseurs, néanmoins toutes les femmes sont des victimes potentielles.

JAILLISSEMENT

6'15 min

​​​

Marlène raconte comment à 35 ans elle a eu son premier orgasme. Avec lui, « jaillit » une autre version d'elle-même, une version moins malléable, plus libre.

Reliances - Jaillissement

​LE CORPS-PLAISIR

Pendant ses années de mariage, Marlène ne sait pas que les rapports sexuels qu'elle a avec son mari ne sont pas satisfaisants. Pour une simple et bonne raison : elle ne sait pas comment fonctionne son corps. L’autrice a souvent constaté cette situation lors d’ateliers en non mixité qu’elle a animés: “comme le corps n'est pas source de plaisir pour ces femmes, elles ne questionnent pas le fait qu'un rapport sexuel ne soit pas agréable. Je pense que ce sont des conditions qui rendent un certain nombre d'agressions sexuelles possibles”. Derrière le ton léger et la folie douce de Marlène, on aborde pour la première fois un sujet central de « Reliances » : le plaisir. Elle est un exemple joyeux de ce que l'intrusion du plaisir peut provoquer dans une vie de femme.

RELIANCES LES TEXTES

ÉCLOSION

On retrouve Jean qui s’est enfui. Le féminin s’impose à lui: par l’apparition de ses règles, qu’il ne comprends pas et par la découverte de son corps qui devient, pour la première fois, source de plaisir.

LE CORPS-JOIE

Le choix qui est fait est de décrire la découverte du corps et des sensations. Le but n'est pas de choquer: aucun mot n'est gratuit. Néanmoins, rien n'est édulcoré. Décrire le plaisir féminin est un acte délibéré, politique qui fait passer la femme de sujet de l'acte sexuel à actrice.
Sortir l'orgasme féminin du tabou, le faire exister, le nommer; parler de masturbation aussi est un chemin d'empouvoirement.
La jouissance est ici une chose émouvante, intense.

EFFRACTION

Il y a 20 ans, Ninon a été victime d'un viol, commis par son petit ami du moment. Elle lui écrit, il lui répond. Ils finissent par se parler.

LE CORPS-V(I)OLE

Grace aux prises de parole de plus en plus nombreuses des victimes, les agressions émergent, les maux se font jour: le sujet du viol est moins tabou. Et c’est une grande étape de libération.

Néanmoins, toutes les dénonciations et les prises de conscience qui ont lieu ont un corollaire qui peut déranger: si tant de femmes ont été violées, cela signifie qu’il y a beaucoup d’hommes agresseurs avec probablement parmi eux bon nombre qui s’ignorent.

Ce texte est le seul dans lequel on entend une parole d’homme. Il n’est pas dans le déni, il écoute, il est dévasté. Parmi les agresseurs, ils sont probablement très minoritaires à ressembler à Frédéric, néanmoins, l’autrice l’a rencontré, comme elle a rencontré sa victime.

Effraction ne parle pas des prédateurs, mais de l’immense banalisation des violences que les femmes subissent.

INITIATION

R. est toujours dans la forêt. Elle fait la rencontre d’un renard qui la mord. La plaie s’infecte et fait émerger la Rose guérisseuse, réconcilée avec son histoire.

LE CORPS-RELIÉ

Nous savons aujourd’hui que nombre de condamnées au bûcher n’entretenaient aucun rapport avec une quelconque forme de « magie » ou de pratiques que l’on pourrait qualifier de païennes ou ésotériques. Pour autant, cette « sorcière », l’autrice l’a voulue guérisseuse. Il faut le lire comme une interprétation, non une injonction: on ne souhaite convaincre personne à travers ce récit. Ce mysticisme que porte R.  parlera à certain.e.s, pas à d’autres. Ces dernier.ère.s pourront y voir une métaphore, ou bien de la magie: le choix est à celui-celle qui reçoit.

MORCELLEMENT

Sarah essaye pour la première fois de se masturber. Son passé lui revient: une enfance, une adolescente, une vie de femme

pendant lesquelles elle a été contrainte et conditionnée à ne pas vivre ses amours et ses désirs dans la réalité.

LE CORPS-CADENASSÉ

L’interdit de la sexualité, sa réprobation ne pèse pas sur les hommes aujourd’hui. En tous cas pas sur les hommes hétérosexuels cisgenres. En revanche, concernant les femmes (hétérosexuelles cisgenres), il n’y a quasiment que des injonctions, souvent formulées par la négative d’ailleurs: ne pas faire l’amour avant tel âge, ne pas avoir trop d’histoires, ne pas aimer le sexe ou tout au moins ne pas le montrer... Comment arriver à construire une vie sexuelle satisfaisante avec tous ces interdits? Pour bon nombres de femmes, s’unifier en tant que femme pensante et femme désirante, est une vraie gageure.

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